Voyage au pays de l’ambre – La Chambre d’Ambre.

La Chambre d’Ambre est l’une des histoires les plus mystérieuses du monde des pierres. La folie des grandeurs d’un roi, un cadeau somptueux, une guerre et finalement une étrange disparition… Certains me diront que la chambre existe et se trouve actuellement en Russie. Mais ce n’est pas la chambre originale. Le consortium allemand Ruhrgas a financé la nouvelle Chambre d’Ambre pour plusieurs millions d’euro et l’a redonnée à  la Russie en 2003. Les travaux pour reconstruire cette chambre quasiment à l’identique (les artisans ont utilisé les rares sources photographiques et les plans de l’époque pour reproduire cette merveille) ont duré 30 ans. Mais intéressons-nous à l’originale, à LA Chambre d’Ambre.

 

La Chambre d’Ambre – 8ème merveille du monde.

La Chambre d’Ambre (ndlr : Bernsteinzimmer en allemand)  a été commandée par le roi de Prusse Frédéric Ier, connu pour son extravagance. Trois artisans spécialistes en marqueterie d’ambre, Gottfried Wolffram, Ernst Schacht et Gottfried Turau ont effectué les travaux d’après les plans de l’architecte Andreas Schlüter. Elle faisait 55 m² et sa réalisation demanda environ 10 tonnes d’ambre ;  une pièce complète aux murs remplis d’ambre authentique !

Frédéric Ier ne put contempler les travaux finis de son vivant et c’est sous son successeur Frédéric-Guillaume Ier que la pièce fut terminée. Lors d’un voyage en Allemagne, le tsar Pierre le Grand tomba amoureux de cette chambre que l’on qualifia à l’époque de 8ème merveille du monde. Le roi de Prusse l’offrit à son homologue russe en 1716. La Chambre d’Ambre a donc été transportée en Russie, plus précisément à Saint-Pétersbourg dans le palais Catherine.  La légende dira que Catherine de Russie y accueillait ses amants et que la Chambre d’Ambre avait des vertus de fontaine de jouvence. Elle aurait eu le pouvoir de protéger et de guérir, toute personne qui y séjournait, des outrages du temps. Elle resta bien sagement en Russie et y connut plusieurs améliorations, dont certaines par le fameux architecte italien Bartolomeo Rastrelli.

 

Retour en Allemagne et disparition mystérieuse.

C’est lors de la seconde guerre mondiale et de l’opération Barbarossa (attaque de l’URSS par l’Allemagne nazi), que la Chambre d’Ambre entreprit le voyage inverse et retourna en Allemagne. Les russes, fuyant l’avancée des troupes allemandes, n’eurent pas le temps de déplacer la Chambre d’Ambre. Ils jugèrent l’opération irréalisable. Lors de la prise de Saint-Pétersbourg,  les troupes allemands démontèrent la chambre et l’entreposèrent dans 27 caisses. Le 14 octobre 1941 elle prit la destination de Königsberg (actuellement Kaliningrad en Prusse orientale).  Elle y arriva le 13 novembre 1941 et le Gauleiter de la Prusse-Orientale, Erich Koch, la fit remonter dans le château de Königsberg. Les travaux de conservation de la chambre furent alors confiés à Alfred Rhode.

C’est à partir de 1944 que le destin de la Chambre d’Ambre devient confus et mystérieux. Le château de Königsberg subit un violent bombardement anglais en août 44. L’ambre étant combustible, certains diront qu’elle brula lors de l’incendie du château qui suivit le bombardement. Lors de la prise de la ville par les russes le 9 avril 1945, la Chambre d’Ambre n’y était plus. D’après certaines théories, la chambre aurait été brûlée lors de la destruction du château par les troupes soviétiques.  Les officiers russes auraient menti pour dissimuler l’information à Staline, la destruction d’une telle merveille étant passible de la peine de mort.

Pourtant d’après certains documents, Koch et Rhode auraient cherché à dissimuler la Chambre d’Ambre. Le 2 septembre 1944, un échange de lettre de Rhode avec Berlin faisait mention de la recherche d’un endroit où dissimuler la chambre. Il écrivait qu’elle était alors intacte. Quelques semaines plus tard, le conservateur, Alfred Rhode, mourut empoisonné (ainsi que son épouse)  dans des circonstances étranges. Un dernier document officiel fait état de la Chambre d’Ambre le 12 janvier 1945. Ce même jour, certains témoins affirment avoir vu plusieurs caisses contenant la Chambre d’Ambre. Elle était destinée à être mise à l’abri.

 

La surenchère des théories.

Une des théories les plus plausibles est que la chambre fut embarquée sur le paquebot Wilhelm Gustloff qui transportait des réfugiés. Il fut coulé par un sous-marin russe, le 30 janvier 1945, en mer baltique. Depuis, les chasseurs de trésor espèrent retrouver la Chambre d’Ambre dans les fonds de la baltique.

Une autre spéculation fait mention de caves souterraines du château de Königsberg ou d’un restaurant de la ville. La Chambre d’Ambre aurait été déposée dans ces caves pour la protéger des bombardements. En 2006, des fouilles de ces souterrains font mention de passages secrets encore inexplorés. La Chambre d’Ambre se trouve-t-elle encore dans ce dédale ?

Selon une autre hypothèse, la chambre aurait été déplacée par train vers le sud de l’Allemagne. Plus précisément dans la forêt Poppenwald, dans les monts métallifères, où les nazis ont entreposé en urgence à la fin de la guerre de nombreuses œuvres d’art volées. Cette idée a d’ailleurs été renforcée par des allusions de Boris Eltsine.

A la fin de la guerre, le Gauleiter Koch a été condamné à mort en Pologne. La sentence n’a jamais été exécutée. Aurait-il échangé sa vie contre la promesse d’informations pour retrouver la chambre ? Lors d’un interrogatoire, il aurait dit :

« Trouvez ma collection, vous trouverez la Chambre d’Ambre. » 

Bien des mystères entourent le destin de la Chambre d’Ambre. Plusieurs émissions thématiques (Arte, ZDF) en font état. Ce secret passionne nombre de chasseurs de trésors et beaucoup de fictions traitent du sujet. Lors d’une interview pour la chaîne Arte, Iraida Bot, directrice du comité de recherche scientifique de Tsarkoïe Selo, estime que les historiens sont maintenant d’accord sur un point :

« La Chambre d’Ambre n’a pas brulé à Königsberg. On pense qu’elle est disséminée dans plusieurs endroits. » 

Ces faits sont d’ailleurs confirmés en 1997. Le petit-fils d’un officier nazi a retrouvé une commode d’ambre dans le grenier de son grand-père. Cette commode faisait partie du mobilier de la Chambre d’Ambre. La pièce a été rendue à la Russie.

Perdue, subdivisée en plusieurs pièces, dormante aux fonds des mers, enfouie dans un souterrain ou de vielles mines, la Chambre d’Ambre n’a pas fini de faire parler d’elle. Les chasseurs de trésor et les auteurs de fictions continueront à faire vivre ce mystère qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.

 

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