Voyage au pays de l’ambre – La route de l’ambre

Route de l’ambre. Au mois d’avril, je me suis rendu en week-end à la mer baltique. Avide de pouvoir vous raconter quelque chose sur les pierres, je me suis intéressé à ce que j’aurai pu trouver sur ces plages de sable blanc. Outre la neige encore mystérieusement présente à cette époque de l’année, j’ai tout de suite été submergé par des informations sur l’ambre. J’étais donc dans le pays de l’ « or du nord », l’or rouge ou encore appelé les « larmes des dieux » par les peuplades germaniques.

Je ne rentrerai pas dans les détails de la description de cette pierre organique qu’on retrouve très souvent en bijouterie, vous trouverez toutes les informations nécessaires dans le guide des pierres ici : Ambre – Guide des pierres Juwelo. Je me suis d’abord penché sur l’histoire de cette pierre. Mes recherches m’ont mené premièrement sous l’antiquité et dans les méandres de la route de l’ambre.

 

La route de l’ambre ou les voies de l’ « Elektron ».

Elektron était le nom que les grecs donnaient à l’ambre. D’ailleurs son nom a donné le mot électricité. Thalès en avait déjà démontré des propriétés magnétiques peu communes au 6ème siècle avant J.C. On attribuait des vertus magiques et curatives à l’ambre, comme pour beaucoup de pierres à l’époque. Et non seulement à l’époque, puisque le philosophe allemand Kant lui-même, en gardait précieusement un morceau renfermant un insecte avec lui. Le philosophe gardait-il cette pierre organique pour son coté précieux ou croyait-il secrètement à quelques vertus mystiques ?

« Oh si tu pouvais parler, petite mouche, toute autre serait notre connaissance du passé. »

Kant (1724-1804)

 

La trace de l’ambre remonte à plus de 1600 avant J.C. Rarissime en mer méditerranée, on en a retrouvé des morceaux dans la tombe de Toutankhamon, ces pierres étaient originaires de la mer baltique. On sait également qu’il y en avait dans le sanctuaire d’Apollon à Delphes. Il devait donc y avoir une route commerciale reliant la mer baltique au bassin méditerranéen. Les historiens mirent donc en évidence la fameuse « route de l’ambre » qui traversait l’Europe pour permettre aux civilisations égyptiennes, grecques et phéniciennes de confectionner des bijoux avec l’  « or du nord ».

Les premiers témoignages de la présence d’ambre dans la baltique remontent à Phytéas, explorateur grec d’origine de Massalia (Marseille). Bien que de nombreuses fouilles archéologiques aient révélé l’utilisation et le commerce de l’ambre par les tribus germaniques bien avant les voyages de Phytéas. Il effectua une expédition par mer vers les îles du nord de l’Europe aux alentours de -340 av. J.C. Ce grand voyageur et savant reporta avoir trouvé de l’ambre dans des îles qu’il appela Abalos. Ces îles sont surement les actuelles iles frisonnes, archipel du nord des Pays-Bas qui s’étend jusqu’aux côtes du Danemark.

Ce que l’on sait, c’est que le commerce de l’ambre passait par voies fluviales au nord de l’Europe. Pline l’ancien (23-79 av. J.C.) est le premier à lui donner le nom de « route de l’ambre » dans ses écrits. Cette route commerciale, ou plutôt ces routes descendaient vers le sud de l’Europe en utilisant les cours d’eaux comme le Rhin, le Danube, la Vistule, l’Oder etc… Ce serait le peuple germain des Estes qui serait à l’origine de ce commerce. Parties de la mer du nord et de la baltique, les routes de l’ambre traversaient la Poméranie et l’actuelle Pologne, pour contourner les Alpes par la « porte de la Moravie » entre la Bohème et les Carpates, pour atteindre ensuite la région du Norique (partie de la Slovénie) en suivant la Morava, nom d’un affluent du Danube. Elles traversaient alors le Danube à Carnuntum, ville romaine entre l’actuelle Vienne et Bratislava, pour enfin arriver à la mer adriatique à Aquilée. Les experts en commerce pouvaient enfin s’en donner à cœur joie et commercer cette denrée rare vers les ports du pourtour méditerranéen.

Il est intéressant de souligner que cette route suivait les « limes » de l’empire romain, c’est-à-dire les frontières fortifiées de l’empire qui séparaient la « civilisation » des dits barbares.

Grâce à de récentes fouilles archéologiques, des chercheurs ont retrouvé un sceau d’ambre de la baltique et d’or d’Egypte près de la ville de Kranzberg en Bavière, plus exactement dans la localité de Bernstorf. Le sceau est conservé à l’Archäologische Staatssammlung de Munich. Cette découverte confirme les échanges d’ambre de la baltique avec le bassin méditerranéen et fait de cette ville l’une des étapes de cette route qui a traversée l’Europe sur plusieurs milliers de kilomètres pendant des centaines d’années.

Mais la plus mystérieuse histoire sur l’ambre ne date pas de l’antiquité, mais du XXème siècle. Nous irons donc nous plonger dans les mystères de la « chambre d’ambre » dans le prochain article sur l’or du Nord.

 

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