le regent

La rocambolesque histoire du régent !

Ce diamant de 140,5 carats, d’une pureté et d’une couleur « première eau » incroyable, est considéré comme l’un des plus beaux diamants du monde. Il a une histoire très particulière et un parcours exceptionnel. Venu d’Inde, il a traversé toute l’Europe, a été parfois volé, caché, vendu, mis à gage, mais à toujours gardé une attache forte à la couronne de France. Le Louvre a la chance, aujourd’hui, de garder précieusement ce joyaux de la couronne dans la galerie d’Apollon où il a établi sa dernière demeure.

Quand on m’a parlé d’écrire des articles sur les pierres précieuses, ma première pensée a été : diamant. La plus prestigieuse des pierres précieuses ! J’ai donc cherché des diamants célèbres et suis tombé sur la merveilleuse histoire du régent. Remplis de voyage et d’aventure, cette pierre m’a tout de suite plu.

Le Régent naît en Inde.

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Le Régent

Revenons plus de trois siècles en arrière pour découvrir son périple et sa légende. Cette dernière ferrait état d’un esclave indien de la région de Golconde qui, après l’avoir dérobé, l’aurait caché dans un bandage à la cheville. Le mineur l’aurait échangé contre sa liberté à un marin anglais. Ce dernier, sans scrupule, aurait tué l’esclave et l’aurait ensuite revendu au gouverneur anglais de Madras.

Ce qui est sûr, c’est que le gouverneur de l’époque, Thomas Pitt en a fait l’acquisition vers 1698. Chose assez étrange, car tous les diamants trouvés de cette taille devenaient la propriété du souverain Nizam d’Hyderabad. Cette particularité a dû contribuer à la légende de l’esclave.

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Un diamant qui voyage en Angleterre, en Russie, puis en France.

Le diamant brut pesait 410 carats, Thomas Pitt envoya donc son fils à Londres pour le faire tailler par le joaillier Harris. Son travail dura deux ans, il utilisa certainement des techniques du XVIIème siècle venues de Venise, pour arriver à cette taille « brillant » en coussinet offrant un scintillement et une lumière incomparable. Les pierres secondaires furent vendues au Tsar Pierre le Grand et le diamant taillé pris le surnom du « Pitt » lorsqu’ il fût présenté aux plus grands souverains d’Europe.

Même Louis XIV refusa de l’acheter et il fallut attendre la régence de Philippe d’Orléans pour le voir arriver en France. Fort d’une prospérité économique grâce au système de John Law et sur les conseils de Saint-Simon, le diamant fût acheté par le régent plusieurs centaines de milliers de Livre Sterling par la France et pris le nom de « Régent » en honneur de son acquéreur.

Devenant le symbole de la royauté française, Louis XV le porta sur sa coiffe la première fois lors de sa visite à l’ambassade de Turquie. Il le fît sertir sur sa couronne lors de son sacre, une année plus tard, en 1722. Son petit-fils, le futur Louis XVI le porta fièrement à son tour de manière régulière, lors de son sacre et, symbole de la vanité royale, lors de la première séance des Etats-Généraux. Certains racontent que Marie-Antoinette aimait s’en embellir et le s’en parait à Versailles au milieu de ses plaisirs champêtres des jardins du Petit Trianon.

La révolution éclata et le « Régent » changea à nouveau de nom pour devenir le « Diamant du Tyran ». Les parisiens purent le voir et même le toucher au Garde-Meuble nationale dès 1791. Ainsi offert, il fût rapidement volé en septembre 1792 avec le « Bleu de France » et il fallut attendre plus d’une année pour le retrouver derrière la poutre d’une charpente d’un hôtel de l’Avenue Montaigne.

Le diamant de Napoléon

N’ayant pas terminé son périple, le Régent fût dès lors utilisé comme cage par le Directoire. D’abord auprès d’un banquier berlinois et ensuite hollandais, il servit à financer la campagne d’Italie et à équiper la cavalerie française. Considéré comme un talisman et un symbole de la puissance royale française, Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul de France, le dégagea le 22 Juin 1801. L’ancien général devenu empereur, le fît sertir à plusieurs reprises sur ses différents sabres par les orfèvres Odiot, Boutet et Nitot. Epée de parade en 1803, épée du sacre en 1804, pommeau du glaive impérial en 1812, le Régent quitta de nouveau la France après la défaite du Première Empire. C’est l’impératrice Marie-Louise d’Autriche qui l’emporta avec elle dans sa fuite, le 29 mars 1814 en allant retrouver les siens. Son père, l’empereur d’Autriche François Ier, le restitua à la France le 11 avril 1814. Le si précieux diamant redevint le symbole de la royauté retrouvée sous la Restauration. Louis XVIII s’en para à son tour, Charles X lors de son sacre et sous le Second Empire, l’impératrice Eugénie l’apposa sur un bandeau à la grecque de sa couronne.

En 1887, il échappa à la mise aux enchères des joyaux de la couronne. Beaucoup des trésors de la France furent acheter par les joailliers Boucheron et Bapst et le fameux joaillier américain Tiffany & Co.

Les dernières péripéties de ce grand voyageur le menèrent à être caché dans du plâtre derrière le marbre d’une cheminé du château de Chambord pendant la seconde guerre mondiale. Le Régent repose désormais calmement au Louvre. L’un des plus beaux diamants du monde doit surement une part de son extraordinaire beauté à sa fabuleuse aventure et restera éternellement lié à l’histoire de France.

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